Non aux bolides puissants pour les jeunes conducteurs !

RoadCross Suisse demande une limitation de la puissance au rapport du poids jusqu'à 25 ans

Le Conseil de fondation de RoadCross Suisse a décidé de s’engager activement en faveur d’une limitation légale du rapport poids/puissance pour les jeunes conductrices et conducteurs. Dorénavant, ces derniers ne devraient plus pouvoir conduire des bolides en Suisse.

RoadCross Suisse soutient expressément les mesures éducatives d’accompagnement allant dans le sens d’un ensemble de mesures efficaces. Mais à la lumière de récents évènements tragiques – comme l’accident à Opfikon-Glattbrugg dans lequel deux passants ont perdu la vie – l’organisation d’aide aux victimes est claire : Il convient de mettre un terme à la combinaison dangereuse de l’inexpérience, du goût du risque propre à la jeunesse et de véhicules puissants par une limitation légale de la puissance des véhicules pour les jeunes conductrices et conducteurs. Une telle disposition protège d’accidents graves et de conséquences souvent durables non seulement les autres usagères et usagers de la route, mais aussi les jeunes conductrices et conducteurs eux-mêmes.

Un concept global pour la sécurité routière

RoadCross Suisse soutient l’exigence de mesures complémentaires dans l’esprit d’un concept global. Pour autant, elle considère que le levier décisif réside dans une restriction légale.

« Quiconque désactive délibérément les systèmes de sécurité sait exactement ce qu’il fait » dit Willi Wismer. « Une leçon supplémentaire ne permet pas d’enrayer ce type de comportement – des règles claires s’imposent. » Il souligne : « Il ne s’agit pas de restreindre la liberté d’une personne. Mais à nos yeux, la liberté s’arrête là où elle met en péril la vie d’autrui. »

Appel aux milieux politiques

L’introduction en 2014 de la tolérance zéro en matière d’alcool pour les nouveaux conducteurs et conductrices montre que les mesures légales sont efficaces : le nombre d’accidents dus à l’alcool a depuis diminué de moitié dans cette catégorie d’âge.

Des dispositions liées à l’âge visant à garantir la sécurité routière existent déjà – à partir de 75 ans, les conductrices et les conducteurs doivent régulièrement faire examiner leur aptitude à la conduite du point de vue médical. Partant, RoadCross Suisse invite le Conseil fédéral et le Parlement à poursuivre sur cette voie et à introduire une limitation de puissance comme loi de protection – assortie d’améliorations de la formation et l’examen.

Limitation de puissance en fonction du poids et de la puissance

Le rapport puissance/poids est le rapport entre la puissance (en chevaux) et le poids (en kilogrammes) d'un véhicule. Il définit le poids qu'un « cheval-vapeur » doit déplacer pour accélérer le véhicule.

  • Exemple 1 : une petite voiture de 100 ch et 1 000 kg → rapport poids/puissance = 10 kg par ch.
  • Exemple 2 : une voiture de sport de 300 ch et également 1 000 kg → rapport poids/puissance = 3,3 kg par ch.

Plus le rapport poids/puissance d'un véhicule est faible, plus il accélère rapidement – et plus il est difficile pour les conducteurs inexpérimentés de garder le contrôle. Une limite légale vise à empêcher les jeunes conducteurs téméraires de conduire des véhicules puissants et de se mettre ainsi eux-mêmes et les autres en danger.

La réglementation vise à exclure spécifiquement les bolides puissants sans restreindre la vie quotidienne ou le travail des jeunes conducteurs. Les véhicules de travail dotés d'une puissance moteur supérieure resteront autorisés, tout comme les breaks familiaux, afin que ni les entreprises ni les familles ne soient obligées d'acheter de nouveaux véhicules.

Le niveau concret de la limite de rapport puissance/poids doit être fixé dans le cadre des travaux politiques. Il est essentiel qu'elle soit suffisamment efficace pour limiter l'accès aux véhicules surmotorisés et réduire ainsi de manière significative le nombre d'infractions pour excès de vitesse, dont environ un tiers sont aujourd'hui commises par de jeunes conducteurs.